RWANDA ,Kigali le 25 Mars, 2011
Aujourd’hui c’est le 162e jour de captivité du leader de l’opposition, Mme Victoire Ingabire, Présidente des FDU-INKINGI. Il ya quelques jours, le chef de la prison centrale déclarait qu’ils ont reçu de nouvelles instructions: « Ingabire sera désormais vue par un maximum de 5 personnes dont des membres de famille et d’autres durant le jour de visite. Les mêmes personnes ne seront jamais autorisées à rencontrer d’autres prisonniers politiques ». Très tôt ce matin, des dispositions ont été prises pour laisser un groupe inconnu de 5 individus pro-FPR de lui rendre visite à notre insu, mais Mme Victoire Ingabire a refusé de discuter avec eux.
Le Comité Exécutif Provisoire des FDU-INKINGI à la tête d’une délégation de 30 membres de l’opposition venus de différents coins du pays s’est vu refuser le droit de la rencontrer. «Allez-vous en, c’est fini, personne ne doit être vu dans les environs, si vous ne voulez pas être tabassé», a hurlé un officier de police, en uniforme étoilée, visiblement troublé et irrité de voir des gens de l’opposition devant lui. Les visiteurs ont été expulsés de force des locaux pénitentiaires et dispersés par la police en uniforme et par des officiers du renseignement militaire en civil.
Une autre attitude incompatible à une justice respectueuse du droit et de l’équité, est que l’administration pénitentiaire continue à confisquer certains éléments du dossier judiciaire de Madame Victoire Ingabire depuis plusieurs jours et à en interdire l’accès à l’inculpée et à la défense. En guise d’exemple, Mme Ingabire n’a pas encore reçu les documents contenant les enregistrements des communications de téléphonie mobile que l’opérateur MTN a fourni au Procureur. Ces documents ont été pourtant remis aux services pénitentiaires depuis pus d’une semaine.
Il est évident que le régime de Paul Kagame est en train de vérrouiller de plus en plus des mesures d’isolement afin de briser le moral de ses prisonniers politiques. Nous avons déjà été informés des actes d’intimidation et de chantage en pleine nuit visant à entrainer Mme Ingabire dans un plaidoyer de culpabilité en échange d’une clémence éventuelle de la Cour ou d’une offre de réduction de peine. Les nouvelles instructions présidentielles sont une sorte de conditionnement psychologique pour la faire craquer.
Nous appelons le gouvernement rwandais à traiter ses prisonniers politiques avec plus d’humanité et de dignité.
Pour les FDU-INKINGI
Boniface Twagirimana
Vice-Président Intérimaire.
25Mar