- Par Jean-Hervé Bradol, membre du Crash
L’expertise balistique au sujet de l’attentat commis en 1994 contre l’avion qui ramenait à Kigali les présidents du Rwanda et du Burundi a fait la Une de Libération. Elle a également provoqué de nombreux commentaires dans la presse, actant comme Le Monde d’une «vérité à la portée historique et diplomatique». De quoi s’agit-il ? D’un rapport dont les conclusions sont interprétées comme mettant définitivement hors de cause les amis de Paul Kagame, dans cet attentat précédant de quelques jours le déclenchement du génocide des Rwandais tutsis.
Le fait que ce rapport n’ait pas été lu par ceux qui commentent ses conclusions ne les décourage pas de formuler des opinions définitives sur l’identité des commanditaires du crime. La conclusion de l’étude technique, du moins sous la forme rapportée par la journaliste Colette Braeckman sur son blog, est présentée comme reposant sur une double expertise, balistique et acoustique: « Analysant la distance à laquelle le bruit du départ des missiles a pu être entendu, les experts ont conclu que le lieu du tir était très proche, entre 1000 et 3000 mètres du point d’impact. » Pour reconstituer le trajet du missile, la balistique seule s’emploierait à relever les traces matérielles de la présence du missile en au moins deux points pour pouvoir calculer sa trajectoire. Or dans ce cas, dix-sept ans après les faits, ces traces matérielles ne peuvent plus être relevées.
- Par Jean-Hervé Bradol, membre du Crash
L’expertise balistique au sujet de l’attentat commis en 1994 contre l’avion qui ramenait à Kigali les présidents du Rwanda et du Burundi a fait la Une de Libération. Elle a également provoqué de nombreux commentaires dans la presse, actant comme Le Monde d’une «vérité à la portée historique et diplomatique». De quoi s’agit-il ? D’un rapport dont les conclusions sont interprétées comme mettant définitivement hors de cause les amis de Paul Kagame, dans cet attentat précédant de quelques jours le déclenchement du génocide des Rwandais tutsis.
Le fait que ce rapport n’ait pas été lu par ceux qui commentent ses conclusions ne les décourage pas de formuler des opinions définitives sur l’identité des commanditaires du crime. La conclusion de l’étude technique, du moins sous la forme rapportée par la journaliste Colette Braeckman sur son blog, est présentée comme reposant sur une double expertise, balistique et acoustique: « Analysant la distance à laquelle le bruit du départ des missiles a pu être entendu, les experts ont conclu que le lieu du tir était très proche, entre 1000 et 3000 mètres du point d’impact. » Pour reconstituer le trajet du missile, la balistique seule s’emploierait à relever les traces matérielles de la présence du missile en au moins deux points pour pouvoir calculer sa trajectoire. Or dans ce cas, dix-sept ans après les faits, ces traces matérielles ne peuvent plus être relevées.
- Par Jean-Hervé Bradol, membre du Crash
L’expertise balistique au sujet de l’attentat commis en 1994 contre l’avion qui ramenait à Kigali les présidents du Rwanda et du Burundi a fait la Une de Libération. Elle a également provoqué de nombreux commentaires dans la presse, actant comme Le Monde d’une «vérité à la portée historique et diplomatique». De quoi s’agit-il ? D’un rapport dont les conclusions sont interprétées comme mettant définitivement hors de cause les amis de Paul Kagame, dans cet attentat précédant de quelques jours le déclenchement du génocide des Rwandais tutsis.
Le fait que ce rapport n’ait pas été lu par ceux qui commentent ses conclusions ne les décourage pas de formuler des opinions définitives sur l’identité des commanditaires du crime. La conclusion de l’étude technique, du moins sous la forme rapportée par la journaliste Colette Braeckman sur son blog, est présentée comme reposant sur une double expertise, balistique et acoustique: « Analysant la distance à laquelle le bruit du départ des missiles a pu être entendu, les experts ont conclu que le lieu du tir était très proche, entre 1000 et 3000 mètres du point d’impact. » Pour reconstituer le trajet du missile, la balistique seule s’emploierait à relever les traces matérielles de la présence du missile en au moins deux points pour pouvoir calculer sa trajectoire. Or dans ce cas, dix-sept ans après les faits, ces traces matérielles ne peuvent plus être relevées.
A l’instar de Colette Braeckman, plusieurs observateurs s’autorisent en effet en s’appuyant sur « un rapport technique qui fait basculer l’histoire » à innocenter ceux qui étaient encore peu de temps auparavant présentés comme les principaux suspects : « En écartant la colline de Masaka comme le lieu de l’attentat, les experts ont automatiquement exonéré le FPR, qui était dans l’incapacité de pénétrer dans le camp présidentiel. » Le monde serait merveilleux si pour se permettre d’émettre un jugement aussi définitif il suffisait pour connaître la vérité d’évoquer la mémoire auditive et visuelle d’un événement de quelques secondes survenu dix-sept ans plus tôt devant un expert en acoustique. La manipulation de l’information au sujet des éléments techniques de l’enquête du juge Trévidic est si grossière qu’elle pourrait produire un effet comique si elle ne concernait pas l’assassinat de deux chefs d’État et l’extermination de centaines de milliers de personnes.
ARTICLE SOURCE : http://humanitaire.blogs.liberation.fr/msf/2012/01/rwanda-un-rapport-balistique-qui-fait-peter-les-plombs-.html