Rwanda : Madame Victoire Ingabire porte plainte contre le gouvernement rwandais à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples

Condamnée à 15 ans de réclusion criminelle le 13 décembre 2013, et depuis détenue à la tristement célèbre prison centrale de Kigali, la présidente du parti d’opposition démocratique FDU INKINGI, vient de déposer un recours à cette instance judiciaire panafricaine basée à Arusha en Tanzanie.
Dans sa requête, madame Victoire Ingabire demande à l’honorable cour :
Sentenced to 15 years in prison on December 13, 2013 and incarcerated ever since at the infamous Kigali Maximum Security prison, the Chairperson of the democratic opposition party FDU-Inkingi, Victoire Ingabire Umuhoza, has just filed an appeal to this pan African court based in Arusha, Tanzania.
In her file, Ms. Victoire Ingabire asks the Honourable Court:

1. De reconnaître que les juridictions nationales rwandaises ont violé des instruments juridiques pertinents des droits de l’homme et que le pays avait ratifié,
2. D’ordonner l’abrogation avec effet rétroactif des lois sur l’idéologie génocidaire, minimisation du génocide et propagation de rumeurs,
3. D’ordonner la révision du procès, à la lumière notamment du récent rapport du rapporteur spécial de l’ONU sur les libertés d’assemblée et d’association,
4. D’ordonner sa libération conditionnelle en attendant un vrai procès
5. De payer des dommages et intérêts suite à la détention arbitraire dont elle a fait l’objet.
L’appel de madame Victoire Ingabire intervient au moment où les autorités pénitentielles viennent de durcir sans explication ses conditions de détention, notamment les visites dont elle avait depuis sa condamnation. Il intervient également au moment où des voix de plus en plus nombreuses s’interrogent sur la capacité des juridictions rwandaises à juger des dossiers politiques, étant donné le manque flagrant d’indépendance vis-à-vis de l’exécutif. On se rappellera que lors d’une interview, le président Kagame avait affirmé haut et fort que la place de madame Victoire était en prison, avant même que le procès ait lieu.
Que ce soit à la cour suprême qu’en première instance, le procès a été marqué par de nombreuses irrégularités qu’avaient dénoncées notamment le parlement européen et nombreuses organisations des droits de l’Homme telles HRW et Amnesty International.
Bruxelles 17 Octobre 2014
Joseph Bukeye
Deuxième Vice-Président
FDU-Inkingi

1-To acknowledge that the Rwandan national courts violated the relevant legal instruments on human rights to which Rwanda is signatory.
2-To order, with retroactive effect, the repeal of laws on genocide ideology, genocide minimization and on spreading rumours,
3-To order a retrial especially in light of the recent report of the UN Special Rapporteur on freedom of assembly and association in Rwanda,
4 To order parole pending a real trial,
5. To order payment for damages and interests due to the arbitrary detention to which she was subjected.
Ms. Ingabire’s appeal comes about when Rwandan penitential authorities have tightened detention conditions without any explanation, including visits to which she was entitled since her conviction. It also comes about at a moment when many voices are increasingly questioning the ability of Rwandan courts to try political cases given the obvious lack of the independence of the Judiciary from the Executive. One may indeed recall that before the trial took place President Kagame had said that Ms. Ingabire’s place was in prison.
Both at the Supreme Court and the High Court levels, the trial was marked by numerous irregularities, which have been particularly denounced by the European Parliament and by many human rights organizations such as Human Rights Watch and Amnesty International.
Done in Brussels, on October 17, 2014
Joseph Bukeye
Second Vice-President
FDU-Inkingi
VIU-Appeal submission

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