Rwanda: L’immixtion du Président Paul Kagame dans le dossier judiciaire de Mme Ingabire prouve sa nature politique

Pendant la conférence de Presse tenue à Munyonyo dans la banlieue de Kampala à la fin d’une visite d’officielle de deux jours en Ouganda et qui a été retransmise par la télévision locale, l’Ouganda NTV[1], le Président Paul Kagame a surpris le public en affirmant que Mme Victoire Ingabire Umuhoza, Présidente des FDU-Inkingi, incarcérée à Kigali,  avait plaidé coupable devant les services de sécurité. Après un moment d’hésitation et d’embarras, le Président Paul Kagame a affirmé que Mme Ingabire “avait en grande partie reconnu la plupart des accusations portées contre elle ” à savoir la trahison, le terrorisme et l’idéologie du génocide. Selon BBC-GahuzaMiryango dans son émission du 12/12/2011 à 18h30, Le Président Kagame aurait ajouté que les avocats ont abandonné la Présidente des FDU-Inkingi, ce qui n’en est rien, puisque, pas plus tard que ce 13/12/2011, un de ses avocats l’a défendue devant la Cour. 
At the end of his two-day official visit in Uganda, President Paul Kagame held a press conference in Munyonyo, the outskirts of Kampala, which was broadcast on local television, TV NTV[1] Uganda . During that conference, President Paul Kagame surprised the public by stating that Ms. Ingabire Umuhoza, FDU-Inkingi’s Chair, incarcerated in Kigali maximum security prison, has pleaded guilty before the security services. After a moment of hesitation and embarrassment, President Paul Kagame said that Ms. Ingabire “has largely accepted the majority of the charges against her”; namely, treason, terrorism and genocide ideology.
 
According to the BBC Gahuzamiryango, in its edition of December 12, 2011 at 6:30pm, President Paul Kagame added that the lawyers have already abandoned FDU-Inkingi’s Chair, which is not true, because no later than December 13, 2011, one of her lawyers defended her before the Court.

 
Ce n’est pas la première fois que le Président Paul Kagame affirme que son gouvernement détenait des preuves irréfutables contre Mme Victoire Ingabire Umuhoza. Pourtant, l’accusation peine toujours à convaincre de la culpabilité de Mme Victoire Ingabire Umuhoza, même face aux juges acquis à la cause défendue par le gouvernement du Général-Président. Le 22 mai 2010, dans une interview au journal ougandais The Monitor, il a déclaré: « nous avons les preuves contre elles sur dix chefs d’accusation qu’elle a toujours niés. Maintenant, face à l’évidence des preuves que nous avons mises devant elle, elle a reconnu sa culpabilité dans sept des dix chefs d’accusation » ! Lors de la cérémonie d’investiture du 06 octobre 2010, faisant suite à la mascarade électorale d’août 2010, le Président Paul Kagame a annoncé l’arrestation imminente de Mme Victoire Ingabire Umuhoza et a défié la Communauté Internationale de continuer le soutien aveugle d’une leader d’opposition soupçonnée de divisionnisme et de propagation de la haine. Huit jours après, elle a été arrêtée et incarcérée à la prison centrale de Kigali.
 
En agissant ainsi, le Président Paul Kagame, comme à son habitude, fait pression sur la cour en montrant aux juges la ligne à suivre. Ces pressions s’accentuent à chaque fois que le régime rwandais est mis en difficulté ou lorsqu’il est soupçonné d’être impliqué dans les assassinats ou tentatives d’assassinat d’opposants ou de journalistes indépendants. Au moment où de lourds soupçons pèsent sur Kigali dans l’assassinat du journaliste Charles Ingabire, à Kampala en Ouganda, le 1er décembre 2011, le Président rwandais a choisi de traiter de voleur le défunt journaliste, comme pour signer son assassinat ! Il en fut de  même lors de l’assassinat de l’ancien Ministre de l’Intérieur  M. Seth Sendashonga exilé au Kenya, en 1998.
Les FDU-Inkingi mettent au défi le Président Paul Kagame et son gouvernement d’apporter la moindre preuve de l’aveu de culpabilité de Mme Victoire Ingabire Umuhoza devant les services de sécurité ou à qui que ce soit d’autre.
 
A notre connaissance un tel aveu n’existe nulle part, encore moins dans le volumineux dossier d’accusation soumis à la Cour. De plus, si une telle preuve existe, ça serait un miracle que l’accusation l’apporte au Président et à la Cour. Ceci met sévèrement en danger l’indépendance de la justice.
 
Les FDU Inkingi exhortent l’opinion publique à ignorer cette campagne malveillante et ces interférences dans un processus judiciaire en cours, ce qui montre à suffisance, si besoin en était encore, le genre de justice que nous avons au Rwanda.
Les défenseurs du gouvernement rwandais, qui parlent d’une justice équitable, devraient reconsidérer leur position à la lumière de cette tentative pitoyable d’influencer l’issue du procès. Il est pratiquement impossible pour un juge rwandais de ne pas succomber à de telles annonces émanant des plus hautes autorités de l’Exécutif.
 
Les FDU INKINGI prient, une fois de plus, tous ceux qui sont intéressés par la vérité, d’œuvrer en faveur de la cause que nous n’avons cessé de défendre : notre contentieux avec le pouvoir de Kigali est politique, rien de plus. Plus que jamais Mme Victoire Ingabire Umuhoza doit être considérée comme une prisonnière politique et traitée comme telle.
 
En même temps, nous dénonçons les harcèlements et les pressions du régime sur une prisonnière, par définition une personne dépouillée de sa liberté, pour négocier ou soustraire une quelconque facilité politique. Madame Ingabire a été envoyée au Rwanda, mandatée par son parti, nous demandons au gouvernement rwandais de lui rendre sa liberté sans délais, avant d’envisager toute discussion constructive, qui ne saurait avoir lieu qu’avec des personnes libres et mandatées par le parti.
 
Fait à Lausanne, le 14 décembre 2011
 
Dr Nkiko Nsengimana,
Président du Comité de Coordination des FDU-Inkingi

This is not the first time that President Paul Kagame says that his government has irrefutable evidence against Ms. Victoire Ingabire Umuhoza. However, the prosecution is still struggling to prove the guilt of Ms. Victoire Ingabire Umuhoza, even before the judges that are prone to the cause defended by the government of General President. On May 22, 2010, in an interview with a Ugandan newspaper, The Daily Monitor, he said: “We have evidence against her on all ten charges she has always denied. Now, faced with the obvious evidence that we have put before her, she pleaded guilty on seven of the ten counts”! On October 6, 2010, at the inauguration following the sham election of August 2010, President Paul Kagame announced the imminent arrest of Ms. Victoire Ingabire Umuhoza and defied the international community that continues to blindly support an opposition leader suspected of divisionism and of spreading hatred. Eight days later, Ms. Victoire Ingabire Umuhoza was arrested and incarcerated in Kigali maximum security prison.
 
In doing so, President Paul Kagame, as usual, put pressures on the court by showing the judges the official line to follow. These pressures increase every time the Rwandan regime is put in difficulties or is suspected of involvement in assassinations or attempted assassinations of opponents or independent journalists. Even though there are heavy suspicions on Kigali involvement in the murder of journalist Charles Ingabire, in Kampala, Uganda, on December 1, 2011, the President of Rwanda chose to label the deceased journalist as thief as if he would like to implicitly condone his murder! That is the same way he reacted on the assassination of former Interior Minister Mr. Seth Sendashonga who was exiled in Kenya in 1998.
 
The party FDU-Inkingi challenges President Paul Kagame and his government to provide any evidence of the guilty plea that Ms. Victoire Ingabire Umuhoza allegedly made before the security services or anyone else.
 
To our knowledge such a plea doesn’t exist anywhere, let alone the voluminous file of charges submitted to the Court. Further more, even if there were such evidence, one wonders if the prosecution report to the president or to the court. This severely jeopardizes the independence of the judicial.
 

The party FDU Inkingi urges the public opinion to ignore such a malicious campaign and such interferences in the ongoing judicial process, which clearly show, should we stress it enough, the kind of justice we have in Rwanda.

 
The defenders of the Rwandan government who talk about the possibility of a fair trial in Rwanda should reconsider their position in light of this pitiful attempt to influence the outcome of the trial. It is virtually impossible for a judge in Rwanda not to succumb to such utterances from the highest authorities of the Executive.
 
Once again, the party FDU Inkingi calls upon all people who are interested in the truth, to work for the cause we have always defended: our dispute with the Kigali government is political, nothing else. More than ever before, Ms. Victoire Ingabire Umuhoza should be seen as a political prisoner and be treated as such.
 
At the same time, we denounce the harassments and pressures from the regime on a prisoner, that is, a person deprived of his/her liberty, to negotiate or withdraw any of the political rights. Ms. Victoire Ingabire Umuhoza was sent to Rwanda, mandated by her party. We ask the Rwandan government to release her without delay, before considering any constructive dialogue, which can only take place with free people, mandated by the party.
 
 
Done in Lausanne, on December 13, 2011.
 
 
Dr. Nkiko Nsengimana,
Chairman of the Coordinating Committee of FDU-Inkingi

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