Selon le rapport du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, quelque 4,3 millions de personnes ont été déracinées en 2011, dont 800.000 ont fui leur pays et sont devenues réfugiées. Parmi celles-ci figurent plusieurs centaines de milliers de Rwandais qui fuient continuellement leur pays et qui viennent gonfler le nombre de réfugiés rwandais dispersés à travers le monde entier.
Il convient, à l’occasion, de la journée mondiale des réfugiés, de rappeler à la communauté internationale que les raisons qui les ont poussés à quitter leur pays restent encore entières, à savoir :
– l’assassinat (Rwisereka, Sendashonga, Cyiza, Kabera, Rugambage), l’emprisonnement des leaders de l’opposition (Mme Victoire Ingabire Umuhoza, Deo Mushayidi, Bernard Ntaganda, Theoneste Niyitegeka) et des journalistes critiques (Mme Saidati Mukakibibi, Mme Agnès Uwimana);
– le refus de l’opposition politique marqué par la confiscation de l’espace politique par le parti-Etat, le FPR, et la non agréation des partis politiques ;
– les lois liberticides telle que la loi sur le négationnisme et le divisionnisme; la loi sur l’idéologie génocidaire; la loi sur l’interception des communications ;
– les tribunaux populaires Gacaca tenus par des juges sans formation juridique et n’accordant pas de conseil pour la défense;
– l’enrôlement forcé des jeunes dans l’armée pour aller combattre en République Démocratique du Congo;
– l’endoctrinement obligatoire de la population, un vrai lavage de cerveau, par le biais des sessions de formation Ingando;
– la paupérisation de la population obligée à pratiquer la monoculture qui conduit inéluctablement à la famine et à l’indigence;
– la terreur, les arrestations et les emprisonnements arbitraires dans les prisons mouroirs.
Par ailleurs, la plupart des survivants qui ont été contraints de regagner le Rwanda en 1996 par l’Armée Patriotique Rwandaise lors des massacres perpétrés au cours de la destruction des camps des réfugiés rwandais au Congo (Uvira, Bukavu, Goma) et au cours de leur traque à travers la forêt équatoriale du Congo, quand ils n’ont pas été liquidés, ils ont été emprisonnés. Les plus chanceux d’entre eux ont repris le chemin de l’exil.
Malheureusement, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), qui était censé les protéger, les a abandonnés dans des situations dramatiques, voire tragique, faisant semblant de ne rien savoir ou en étant ouvertement complice du gouvernement de Kigali et de certains pays jusqu’à participer dans les tractations pour les rapatrier de force. Ainsi, la clause de cessation du statut de réfugié pour les réfugiés rwandais que le HCR et ses partenaires viennent de sceller est une illustration évidente du comportement scandaleux de cet organe des Nations Unies.
A l’occasion dela Journée Mondialedu réfugié, le parti FDU-Inkingi demande au HCR de respecter et d’appliquer les Conventions internationales qui protègent tous les réfugiés sans se compromettre dans des accords fallacieux avec certains Etats. Il réitère ses remerciements aux gouvernements des pays qui ont accueilli et continuent d’accueillir les réfugiés rwandais sur leur territoire et veillent à leur protection et leur sécurité sans prendre en considération les campagnes de désinformation des autorités de Kigali alors que les conditions qui les ont fait fuir persistent encore.
Fait à Lausanne (Suisse), le 20 Juin 2012.
Pour les FDU-Inkingi
Dr. Nkiko Nsengimana
Président du Comité de Coordination