LE VERDICT DE LA HONTE ET CASCADES DE SENTENCES A MOTIVATIONS POLITIQUES.

Kigali, le 11 février 2011
Le cauchemar judiciaire contre les responsables politiques continue. Aujourd’hui un tribunal de Kigali a condamné M. Bernard Ntaganda, président du Parti PSI-Imberakuri, à une peine de prison de 4 ans (2 ans pour le crime d’atteinte à la sécurité de l’État et de 2 ans pour le crime de divisionnisme) et une amende de 100.000 Frw; tandis que Sylvain Sibomana, Secrétaire Général provisoire des FDU-INKINGI, Mme Alice Muhirwa, Trésorière des FDU-INKINGI et Martin Ntavuka ont été condamnés à une amende de 100.000 Frw, pour le crime de complicité dans une manifestation non autorisée. Jean Baptiste Icyitonderwa a été relaxé.
Ce jugement est en lien direct avec la “guerre contre l’opposition? qui a suivi l’arrestation des leaders politiques pour prévenir des manifestations pacifiques à Kigali, le 24 juin 2010. Certains d’entre eux ont été gravement battus, arrêtés et torturés.
D’autres personnalités politiques croupissent en prison pour des charges de nature strictement politique. Mme Victoire Ingabire Umuhoza, la Présidente des FDU-INKINGI est emprisonnée à la prison centrale de Kigali depuis le 14 octobre 2010; Deogratias Mushayidi (PDP-Imanzi) purge une condamnation de prison à vie, pendant que Dr Theoneste Niyitegeka (arrêté après sa campagne Présidentielle en 2003) et Charles Ntakirutinka (arrêté pour avoir essayé de fonder un parti politique PDR-Ubuyanja) ont déjà passé beaucoup d’années en prison.
De lourdes peines de prison ont été prononcées la semaine dernière à l’encontre de deux journalistes: 17 ans d’emprisonnement pour Agnes Uwimana Nkusi et 7 ans pour Saidati Mukakibibi. En janvier 2011, d’autres membres de l’opposition, le Général Kayumba Nyamwasa, le Colonel Patrick Karegeya, Dr Théogène Rudasingwa et Dr Gerald Gahima ont été condamnés par contumace par la Cour suprême militaire à 24 et 20 ans d’emprisonnement. Certains des membres de famille des figures de l’opposition exilées restant dans le pays ont disparu, ont été menacé ou ont été arrêtés. Les cas d’assassinats ont aussi été signalés.
La Justice rwandaise est sous l’influence du pouvoir. C’est une arme judiciaire utilisée par le Parti-Etat qui se confond avec des structures du gouvernement. Cette parodie de justice, politiquement motivée, maintient les Rwandais dans la terreur et en otage en raison des interférences implacables de l’exécutif. Tous les appels lancés au Président Paul Kagame pour une justice indépendante et l’ouverture de l’espace politique sont restés lettre morte. Le pays navigue vers l’incertitude.
Boniface Twagirimana
FDU-INKINGI
Vice-président Intérimaire.

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