Kigali, le 21 Août 2013.
Le 16 septembre 2013, aura lieu au Rwanda une mascarade d’élections législatives. Comme à l’accoutumée sous le règne du FPR, ces élections se font sur fond d’intimidation et les électeurs sont forcés de voter pour les candidats du parti au pouvoir. Aucun parti d’opposition n’a été autorisé à participer aux élections. Les candidats du PS Imberakuri présentés par le responsable attitré, le 1er Vice-président, Monsieur Alexis Bakunzibake ont été refusés au profit d’autres, inconnus dans le parti, triés sur le volet par le régime. Les rares candidats qui osent afficher une certaine indépendance sont malmenés. Rappelons que ces élections se déroulent pendant que tous les chefs des partis d’opposition sont en prison, à savoir, Madame Victoire Ingabire, Présidente des FDU Inkingi, ainsi que Messieurs Deo Mushayidi et Bernard Ntaganda, respectivement Présidents du PDP Imanzi et du PS Imberakuri.
Kigali, August 21, 2013.
On 16 September 2013, sham elections will take place in Rwanda. As usual, under the RPF regime, the elections are characterized by widespread intimidation where voters are forced to vote for the candidates appointed by the ruling party. No opposition party is allowed to participate in the elections. The candidates of the political party PS-Imberakuri who were presented by the authorized official, Mr. Alexis Bakunzibake, the first Vice-President of the Party, were rejected in favor of the candidates, unknown in the Party, who were handpicked by the current regime. The few candidates who dare to show some level of independence are harassed. It is important to recall that these elections are taking place while all of the leaders of the opposition parties are in prison. They include, Ms. Victoire Ingabire, the Chairperson of FDU-Inkingi, Mr. Deo Mushayidi of PDP-Imanzi and Mr. Bernard Ntaganda of PS-Imberakuri.
Les deniers publics sont dépensés sans aucun contrôle pour faire élire ces candidats d’un régime qui n’hésite même pas à forcer la population à payer des cotisations spéciales pour le financement de ces élections. Alors qu’il n y a aucun enjeu, les dés étant déjà pipés, le régime en profite malgré tout pour se livrer à des actes de persécution et d’arrestation arbitraire, voire d’exécution sommaire. Lors des dernières élections présidentielles de 2010, une figure de l’opposition démocratique, feu André Kagwa Rwisereka, alors vice-président du Green party, avait été sauvagement exécuté et son corps retrouvé décapité. Les auteurs n’ont jamais été déférés devant la justice.
En plus de ces persécutions et intimidations, la commission électorale mise en place est devenue un instrument à la solde du régime du FPR. Tous les membres de cette commission à quelque niveau que ce soit, sont des serviteurs zélés des intérêts du FPR, de telle sorte que dans les villages, les membres de cette commission se liguent avec les services de sécurité pour harceler les électeurs et les obliger à voter pour les candidats du régime.
Pour assurer la pérennité du FPR au pouvoir et bloquer toute participation active de l’opposition démocratique au processus électoral, l’idée que cette commission puisse être élargie aux personnalités indépendantes et de l’opposition démocratique, de façon à lui assurer plus d’indépendance a été balayée d’un revers de la main par le régime. Le régime se comporte en juge et partie et fait élire qui il veut en fonction de sa loyauté au parti FPR.
En conséquence, les partis FDU INKINGI et PS Imberakuri sont d’avis que ces élections prévues le 16 septembre 2013 n’ont aucune légitimité démocratique pour les raisons suivantes :
1. Nul ne peut prétendre représenter une population qui n’a pas eu droit au chapitre dans la campagne électorale, qui n’a aucun droit d’exiger des comptes et éventuellement de sanctionner
2 .Il est inconcevable en démocratie de voter librement s’il n y a pas de secret dans les urnes et s’il n y a pas de moyens de contrôler le dépouillement des bulletins de vote,
3. On ne peut pas décemment cautionner une élection conçue, et supervisée par un seul parti politique et encore moins considérer les candidats issus de ces élections comme des représentants du peuple,
4. Le FPR a introduit une nouvelle forme d’intimidation de soi-disant « voter utile », ce qui revient à voter pour les candidats du FPR. Ceux qui n’obéissent pas aveuglement à cette consigne sont traités d’ennemis du pays, ostracisés et traités comme déchu de tout droit civils reconnus à tous les citoyens.
Cette manière d’organiser les élections paralyse les élus qui ne se sentent guère concernés par les doléances de la population, et préfèrent jouer la carte de celui à qui ils doivent leurs places. Ils sont constamment sur un siège où ils peuvent être éjectés à tout moment.
Et pour preuve, qui des députés sortant a osé évoquer les problèmes cruciaux suivants qui préoccupent la population ?
1. La loi sur la réforme agraire et les très lourdes charges fiscales qui vont avec, avec pour objectif de déposséder les paysans de leurs terres,
2 .Les expropriations et spoliations injustifiées de biens auxquelles se livrent les instances administratives de base
3. La famine qui guette la population et qui est le résultat d’une politique de régionalisation forcée de l’agriculture, de destruction des cultures et de politique de prix agricole calamiteuse qui ne profite qu’aux chantres du FPR sous le couvert du désormais célèbre « Rwiyemezamirimo ». En plus des cultures vivrières, la population ne cesse de dénoncer les prix indécents des cultures d’exportation telles que le café et le thé qui sont vendues à vil prix.
4. Une redistribution inégale des richesses du pays qui engendre d’énormes disparités sociales (le Rwanda est parmi les pays les plus inégalitaires d’Afrique), des salaires de misère et parfois attribués de façon arbitraire, un chômage galopant surtout chez les jeunes, qui pousse certains à la délinquance et à la consommation des stupéfiants, des coopératives agricoles devenues des instruments de spoliation en toute impunité.
5. Le problème de l’enseignement dont la qualité ne cesse de se détériorer, aggravé par la décision du gouvernement d’arrêter les prêts qu’il accordait aux plus démunis. Cette politique conduira à une exclusion des plus pauvres du circuit scolaire de façon camouflée. Faute de changement de cap, il s’agira d’une nouvelle forme de discrimination.
6 .Entrave à la liberté d’expression, violation des droits de l’homme, chasse aux sorciers contre les opposants politiques et emprisonnement arbitraire, sans compter les actes de harcèlement et emprisonnement des agents des médias qui osent dire la vérité.
7. Accusations portées contre le gouvernement rwandais relatives aux actes de déstabilisation et graves violations des droits de l’homme dans la sous-région
8. Détournement de fonds publics qui sont devenus monnaie courante au nez et à la barbe des parlementaires qui ne disent mot
9. Le problème des rwandais qui continuent d’être rapatriés de force de la Tanzanie suite aux mauvaises relations qu’entretient notre gouvernement avec ce pays
10. Le problème de centres illégaux de détention spécialement aux lieux dits « Kwa Gacinya » et « Kwa Kabuga » que d’aucun ont baptisé aujourd’hui des « cimetières de vivants » du fait des conditions tellement inhumaines que vivent les détenus. Certaines des personnes détenues dans ces lieux sont tout simplement poursuivis pour commerce ambulant, faute de moyens pour s’établir en lieux fixes. Lors des nombreuses rafles menées contre eux par les forces de sécurité, non seulement leurs biens sont confisqués, mais aussi ils sont jetés en prison jusqu’à ce qu’ils payent de lourdes amendes.
11. Le problème des personnes expropriées qui sont forcées de quitter leurs biens avant d’être indemnisées. Quand bien même elles seraient indemnisées, les montants sont fixés, non pas dans leurs intérêts, mais dans celui des cadres du parti qui sont parfois derrière ces expropriations
12. Le problème des indépendants qui essaient de monter leurs petites affaires et qui buttent sur de lourds impôts et une législation défavorable (transports rémunérés que ce soit en moto ou en autos, etc.)
13. Des taxes intempestives qui sont exigées de la population sans aucune information préalable, telles des taxes pour la sécurité, la propreté, les élections, les travaux communautaires, l’éducation, le FPR, le projet GIRINKA, etc.)
14. Les tactiques du FPR de donner la bénédiction aux décisions prises par des personnes non autorisées dans différents sphères de la vie. Ce fut le cas d’une faction dissidente du parti PS Imberakuri. Le phénomène touche aussi les confessions religieuses et les organisations des droits de l’homme. Le récent coup d’état à la tête de l’organisation LIPRODHOR et la validation précipitée du nouveau leadership par le « Rwanda Governance Board » en est un exemple.
15. Le clientélisme dans l’embauche, etc.
Les partis PS Imberakuri et FDU INKINGI sont d’avis que, de telles élections organisées dans le seul intérêt du parti au pouvoir, qui privent la population de son droit de se choisir leurs représentants sans intimidation du FPR, n’ont aucune légitimité démocratique.
Nous demandons que préalablement à d’éventuelles élections, le FPR qui a érigé l’intimidation en méthode de gouvernement, doit accepter des réformes politiques, libérer la parole et respecter la liberté de pensée, libérer tous les prisonniers politiques et d’opinion, réformer la commission électorale, de façon à ce que la population puisse élire librement des représentants capables de porter haut les revendications de ceux qui les ont mandatés
Aucune légitimité ne doit être accordée à des élections organisées et tenues dans des conditions frauduleuses, au point qu’on se demande s’il y a une formation spéciale pour siéger au parlement par ce que ce sont les mêmes personnes qui sont réélues comme si c’était un héritage familial. Le temps est venu pour chaque citoyen de dénoncer tout ce qui lui prive ses droits inaliénables.
Fait à Kigali le 19 aout 2013
FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Vice Président Intérimaire
Tél: +250788501333
+250728636000
PS-Imberakuri
Alexis Bakunzibake
1er Vice Président
Tél: +250788814906
Public funds are spent without any control to elect the candidates of a regime that does not even hesitate to force the people to make special contributions to fund elections. Even though the stakes are not so high the regime has already set its own agenda. The current regime will use the opportunity to carry out acts of persecution and arbitrary arrest or summary execution of its opponents. During the last presidential election in 2010 a high ranking official of the democratic opposition, Mr. André Kagwa Rwisereka (R.I.P), then Vice-President of the Democratic Green Party of Rwanda was brutally murdered and his body was found decapitated. The authors of such an assassination have never been brought to justice.
Besides this persecution and intimidation, the fact of the matter is that the current national electoral commission has become an instrument of the RPF regime. All of its members, at any level, are zealous servants of the RPF interests, so that in villages, members of this Commission are joining forces with security services to harass voters and force them to vote for candidates presented by the current regime.
To ensure that the RPF political party holds on power forever and block any active participation of the democratic opposition in the electoral process, the idea that the national electoral commission ought to be extended to some independent personalities and to the democratic opposition in order to provide it with some independence was swept under the carpet by the current regime. Under these circumstances, the regime behaves as judge and jury and lets anyone it helps to get elected depending on his/her loyalty to the RPF political party.
In consideration of the above situation, the political parties FDU-Inkingi and PS-Imberakuri uphold that the upcoming parliamentary elections of September 16, 2013 lack any democratic legitimacy. We would like to mention hereafter a few of the reasons behind our position:
1. No one can claim to represent a population that has not had a voice in the electoral campaign and has no right to demand accountability and sanctions for non compliance.
2. It is inconceivable in any democracy to vote freely when there is no secret ballot and when there is no way to control the counting of ballots.
3. We cannot condone an election that was carefully designed and will be supervised by a single political party, let alone to consider the candidates elected in those conditions as genuine representatives of the people.
4. The RPF party has introduced a new form of intimidation, the so-called “to vote usefully” which means to vote for RPF candidates. Those who do not blindly follow this rule are treated as enemies of the country. They are ostracized and treated as having lost the civil rights of a citizen of a country.
The way the elections are conducted makes it impossible for the “elected representatives” to act independently because they owe their place in parliament to the authority that helped them get it and therefore have little concern in responding to the people’s grievances. They naturally prefer to play the card of the person to whom they owe their parliamentary seats. They are also made to be constantly worried that they can be ejected from their seats at any time if they criticize the policies of the ruling party.
For instance, who among the outgoing members of parliament dared to discuss the following key issues of concern to the population?
1. The Law on Land Reform and related heavy tax burdens which aimed at depriving farmers of their lands.
2. The unjustified expropriation and spoliation of property in which local administrative authorities are involved.
3. The famine that threatens the population as the result of a policy of forced regionalization of agriculture, the destruction of food crops and the policy of calamitous prices that benefit the RPF party only, under the umbrella of the infamous “entrepreneurs”. In addition to food crops, the population continues to denounce indecent prices of cash crops such as coffee and tea which are sold at low prices.
4. An unequal distribution of wealth in the country that has major social disparities (Rwanda is among the most unequal countries in Africa), low wages that are sometimes arbitrarily assigned, a high unemployment rate especially among the youth, which leads to delinquency and drug abuse, agricultural cooperatives that have become instruments of plunder with impunity.
5. The problem in the education sector where the quality continues to deteriorate, exacerbated by the government’s decision to end student loans granted to the poor. In a disguised manner, such a policy will lead to exclusion of the poorest from the educational system. With no change of policy, this situation constitutes a new form of discrimination.
6. Restriction of freedom of expression, violation of human rights, witch hunt against political opponents and arbitrary imprisonment, not to mention the harassment and imprisonment of independent journalists who dare to tell the truth.
7. Accusations against the Rwandan government for acts of destabilization and serious violations of human rights in the region.
8. Embezzlement of public funds that have become commonplace with the knowledge of parliamentarians who remain silent over such malpractices.
9. The problem of Rwandans who continue to be forcibly repatriated from Tanzania following bad relations that exist between our government and that country.
10. The problem of illegal detention facilities specifically in places called “Kwa Gacinya” and “Kwa Kabuga” that have received the notorious name of “living cemeteries” because of their inhumane and degrading conditions under which the detainees live. Some of those detainees are simply charged with peddling due to lack of resources to hire fixed locations. During the many raids conducted against them by the security forces, not only their properties are confiscated, but also are thrown in jail until they pay heavy fines.
11. The problem of expropriated people that are forced to leave their belongings prior to compensation. Even though they would be compensated, the amounts are fixed, not in their interests, but in the interest of the ruling party cadres who are sometimes behind these expropriations.
12. The problem of self-employed people who try to set up their small businesses but find themselves in front of a wall of heavy taxes and unfavorable legislation (for instance, transportation of people by motorcycle or by car).
13. Impromptu taxes that are asked from the population without any prior information such as taxes for security, cleanliness, elections, community services, education, the RPF party fees, the Girinka project, etc.).
14. The RPF tactics aimed at giving blessing to decisions that are made by unauthorized people in the different spheres of people’s lives. This was the case of a breakaway faction of the PS-Imberakuri political party. The phenomenon also affects religious denominations and organizations of human rights. The recent coup to oust the leadership of the Rwandan League for the Promotion and Defense of Human Rights (LIPRODHOR) and the hasty endorsement of its new leadership by “Rwanda Governance Board” is a good example.
15. Cronyism in the employment sector, etc…
The political parties PS-Imberakuri parties and FDU-Inkingi believe that such elections that are organized in the sole interest of the ruling party and aim at depriving the people of their right to choose their representatives without RPF intimidation, have no democratic legitimacy.
We ask that before holding any elections, the RPF party, which uses political bullying as a method of governance, must accept political reforms, allow free speech and respect freedom of thought and expression, release all political prisoners and prisoners of conscience and reform the national electoral commission, so that the people can freely elect representatives that are capable of carrying out the mandate given to them by the people who elected them.
No legitimacy should be given to elections that are held under fraudulent conditions. These elections are going to bring back the same people that were in parliament before and the seats in parliament look as if they are hereditary. It is time for every citizen to denounce everything that deprives him or her of their inalienable rights.
Done in Kigali, on August 21, 2013
FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Interim Vice President
Tel: +250788501333/+250728636000
PS-Imberakuri
Alexis Bakunzibake
1st Vice President
Tel: +250788814906
23Août