Rwanda: La Haute Cour visiblement hostile envers la prisonnière politique Ingabire.

Kigali, le 18 Octobre 2011
Le procès politique de Madame Victoire Ingabire Umuhoza, présidente du parti d’opposition FDU-Inkingi, est maintenant à l’étape des plaidoiries sur le fond. Depuis le 13 Octobre 2011, elle se défend contre des accusations criminelles en rapport avec l’idéologie du génocide et le divisionnisme. La Haute Cour, clairement hostile et s’étant refusée à reconnaitre la non rétroactivité de la loi pénale et les règles des preuves dans des actes antérieurs à la loi sur l’idéologie génocidaire, a posé des centaines de questions relatives à toute lecture de l’histoire du Rwanda  non conforme à la version officielle du parti au pouvoir sur le génocide rwandais. Ce procès suscite toujours une attention particulière à l’intérieur comme à  l’extérieur du pays. L’Ambassadeur du Royaume-Uni (UK) et d’autres diplomates de haut rang venus de Belgique, des Pays-Bas ont  suivi de près les audiences.
Kigali, 18 October 2011
The political trial of Madame Victoire Ingabire Umuhoza, chair of FDU-Inkingi opposition party, is now in the evidential stage. Since 13 October 2011, she has been defending herself on the counts of genocide ideology and divisionism.
The high Court, clearly hostile and ignoring the non retro-activity of the criminal law and the rules of evidence on acts anterior to the ideology of genocide law, has asked hundreds of questions relating to any challenge to the ruling party’s narrative of the Rwandan genocide. This trial is still drawing much attention from inside and outside the country. The United Kingdom’s Ambassador and other top diplomats from Belgium, the Netherlands have been following the hearings.

Les multiples violations des droits de l’accusé par ce tribunal ont fait de ce procès un vrai simulacre de pacotille, un procès « kangourou » . On peut citer entre autres: les entraves au droit d’avoir la latitude nécessaire pour préparer une défense contre toutes les accusations car certains faits ont été seulement dévoilés dans l’acte d’accusation ; au droit de présenter des preuves en faveur de l’acquittement de l’accusée ; au droit d’exclure toute preuve obtenue indûment, de façon irrégulière ; au droit de contestation de preuves non pertinentes, ex-ante ou antérieures à la promulgation des lois pénales concernées; au droit de contester la compétence du tribunal ; les interférences ou influences nocives  des personnalités gouvernementales ou issues des rangs du parti au pouvoir mettant ainsi en cause l’indépendance et l’ impartialité de la justice .
La Cour ne semble accorder aucun crédit aux rapports des Nations Unies; d’Amnesty International et Human Rights Watch et autres documents soumis par la défense pour soutenir les déclarations ou positions de l’organisation politique de l’accusée, surtout quand ils confirment les crimes ciblant des populations du groupe ethnique Hutu ou des crimes contre l’humanité commis par certains membres du régime actuel et de l’armée du FPR pendant et après le génocide. La juge-présidente  Alice Rulisa a déclaré qu’elle n’accordait aucune crédibilité à ces rapports des organisations internationales parce que certaines personnes croient qu’ils sont juste un ramassis de propagande négative contre le gouvernement.
Le chef de l’opposition, Madame Victoire Ingabire, est revenue sur l’attentat contre l’avion du Président Habyarimana et ses conséquences catastrophiques. Cet acte terroriste est considéré comme un élément déclencheur du génocide rwandais. «Pointer du doigt le suspect ou montrer les conséquences catastrophiques de ce crime ne constitue absolument pas un crime de négation du génocide”, a déclaré Mme Victoire Ingabire.
Elle est accusée de divisionnisme parce que, dans certaines de ses déclarations, elle s’est exprimée sur la problématique de l’ethnicité au Rwanda. Dans sa défense, elle a cité un câble de 2008 de l’Ambassade des Etats Unis à Kigali intitulé “L’ethnicité au Rwanda – qui gouverne le pays”. L’introduction de ce câble “08KIGALI525” est libellée comme suit: «une analyse de la répartition ethnique de l’actuel gouvernement rwandais montre que les Tutsi détiennent un pourcentage prépondérant des postes supérieurs. Des Hutus qui occupent de hautes focntions ne détiennent en réalité que peu d’autorité réelle, et sont couramment «jumelés» avec des cadres  Tutsis adjoints qui exercent le pouvoir réel. Les postes de comandement militaires et les Services de sécurité sont contrôlés par des Tutsis généralement anglophones, qui ont grandi dans des camps de réfugiés avec le président Kagame en Ouganda “.
La communauté internationale devrait ouvertement exprimer ses préoccupations à propos de cette imposture de justice biaisée et exiger une libération immédiate de tous les prisonniers politiques au Rwanda.
FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Vice-président intérimaire
The multiple violations of the accused’s rights by this court has made this a real Kangaroo trial: right to have adequate latitude to prepare a defense against the charges; right to introduce evidence which supports acquittal of the accused; right to exclude evidence that is improperly obtained, irrelevant or ex-ante; right to question the jurisdiction of the court; right to have no interference or undue influence made by governmental figures or by the ruling party; etc, …
The Court does not seem to give any credit to United Nations reports; Amnesty International releases and Human Rights statements and any other documets submitted by the defendant to support her statements or positions of her political organisations, especially when they confirm crimes targetting Hutu populations or crimes against humanity committed by members of the current regime and the army during and after the genocide. The presiding Judge Alice Rulisa stated that she does not herself trust those reports by international organisations because some people believe they are just a recycle of negative propaganda against the government. That’s what Madame Ingabire has been explaining since Friday until today.
The opposition leader came back to the downing of President Habyarimana’s plane and its catastrophic consequences as a trigger of the Rwandan genocide. “To point the finger at the suspect or to show the catastrophic consequences of his crime is not an act of genocide denial”, said Madame Victoire Ingabire.
She is accused of divisionism because she raised in some of her statements the question of ethnicity in Rwanda. In her defence she quoted a 2008 United States Embassy in Kigali cable “Ethnicity in Rwanda – who governs the country” that leaked recently. The introduction of the “08KIGALI525” cable says: “An analysis of the ethnic breakdown of the current Rwandan government shows Tutsis hold a preponderant percentage of senior positions. Hutus in very senior positions often hold relatively little real authority, and are commonly “twinned” with senior Tutsis who exercise real power. The military and security agencies are controlled by Tutsis, generally English speakers who grew up as refugees with President Kagame in Uganda”.
The international community should voice out its concerns about this sham justice and demand an immediate release of all political prisoners in Rwanda.
 
FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Interim Vice President.

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