Kigali, le 13 Septembre 2011
Depuis l’ouverture de ce procès politique, le gouvernement de Paul Kagame a adopté une stratégie de l’escargot afin de détourner l’attention nationale et internationale et en espérant que la défense va se lasser et finir par s ‘effondrer. Après que le procureur ait tenté en vain l’ajournement du procès, il n’a jamais laissé à l’accusée principale Victoire Ingabire, Présidente des FDU-Inkingi, le temps de prononcer un seul mot. Au contraire le procureur ne fait que répéter continuellement les mêmes actes d’accusation.
Kigali 13 September 2011
Since the opening of this politically motivated trial, Paul Kagame’s government has adopted a snail strategy in order to divert national and international attention and hoping that the defense will end up in exhaustion. After the prosecutor failed the adjournment, he did not allow the key defendant Madame Victoire Ingabire, FDU-Inkingi chair, to pronounce any single word and instead he has been endlessly repeating the indictments.
Cette stratégie de procrastination n’a rien à voir avec le volume du dossier. Par exemple, aujourd’hui le 6ème jour du procès, le procureur a lu de nouveau une douzaine de documents prétendument provenant de la boîte de réception des courriels (e-mails) des témoins clés au service du pouvoir, à savoir MM. Vital Uwumuremyi et Tharcisse Nditurende, lesquels prétendent que les copies de courriels dont l’expéditeur est inconnu, représentent des preuves accablantes de financement d’actes terroristes. Au total, les allégations portent sur un montant total de 11’000 dollars américains envoyés entre 2008 et 2010 par différentes personnes à différents destinataires. Bien que l’exactitude de ces courriels ainsi que des formulaires de Western Union qui ont été remplis localement ne soit pas établie, le lien entre les noms des différentes personnes impliquées avec Mme Victoire Ingabire n’est pas établi au-delà de tout doute raisonnable. Le contenu réel de la tant vantée longue et minutieuse enquête n’est pas du tout visible. Il ne s’agit que de simples déclarations, volontairement soutirées auprès de certains détenus, lesquels déclarent avoir appartenu aux FDLR et qui maintenant sont au service de la justice du vainqueur.
Il est clair que le régime de Kigali est en train de gagner du temps, espérant que l’avocat britannique Iain Edwards qui suit le dossier depuis le début ne restera pas indéfiniment à Kigali et qu’il aura besoin de regagner la Grande Bretagne afin de s’occuper d’autres dossiers judiciaires qui l’attendent au niveau national et international. Dès le début du procès, de nombreux pays européens et organisations internationales de défense des droits de l’homme suivent quotidiennement tous les débats. Cela pose un défi sérieux au procureur qui peine à trouver des preuves d’accusation.
En même temps, le Président Paul Kagame et la ministre des affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, continuent à s’immiscer dans le dossier prétendant qu’il y aurait des preuves accablantes. Par exemple, le 11 Septembre 2011 à Paris, tout en relayant les propos de son président, la ministre des affaires étrangères a déclaré sur Radio France Internationale: « Victoire Ingabire a commis des crimes extrêmement graves. Elle est maintenant au tribunal pour défendre ses droits. Si elle est innocente, le tribunal se prononcera. Que l’avenir montre la vérité». Pourquoi affirmer qu’elle « est coupable, a commis des crimes » alors qu’elle est présumée innocente jusqu’au jugement? Pourquoi ne l’ont-ils pas alors laissée libre de ses mouvements et laisser la justice suivre son cours? Il s’agit bel et bien d’intimidation parce que le régime rwandais sait bien qu’un juge qui confronterait le président du Rwanda à ses propres propos ou le contredirait à l’intérieur du pays, mettrait sa carrière en danger. Si le régime respecte ou croit réellement en son propre système judiciaire, il devrait le laisser conduire le procès et délibérer librement, sans interférence du pouvoir.
Le procès est prévu pour se dérouler tous les jours de 08h à 13h00.
FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Vice-président intérimaire.The strategic low speed has nothing to do with the volume of the file . For example today on the 6th day of the trial, the Prosecutor has been reading again a dozen of documents supposedly from the inbox of the collaborating key witnesses Vital Uwumuremyi and Tharcisse Nditurende who pretend that those emails copies from an unknown sender are overwhelming proof of the funding of terrorist acts. In total, the allegations concern a total amount of 11, 000 US dollars sent between 2008 and 2010 by different people to different recipients. Though the accuracy of those emails and locally completed western union forms is not established, the link between the names of different people involved and Madame Victoire Ingabire is not established beyond any doubt. The real substance of the much touted lengthy and meticulous investigation is not visible. It’s only mere statements volunteered by some defeated prisoners who happenened to belong to the FDLR and who are now serving the victor’s justice.
It’s clear that the government is buying time, expecting that the British barrister Iain Edwards who started the case will not stay indefinitely in Kigali and that he will need to return and take care of other national and international Court cases that need his attention. From the start, many european countries and international human rights organisations have been following the debates on a day-to-day basis. This has been a serious challenge to the prosecutor’s evidential content.
The same time, President Paul Kagame and the Foreign affairs Minister Louise Mushikiwabo continue to insert themselves in the case claiming that there is overwhelming evidence . For example on 11 september in Paris, echoing her president, the foreign minister told Radio France International: “Ingabire has committed extremly serious crimes. She is in court now, to defend her rights. If she is innocent, the court will tell. Let the future shows the truth”. Why they did not let her free of her movements and leave the judicial continue its course? This is just intimidation because they know that a judge who will engage the president of Rwanda or contradict him inside the country will put his career at risk. Should they respect or believe in their own judicial system, they would let it do its business with no interferences.
The trial is scheduled to continue everyday from 08 to 13:00.
FDU-Inkingi
Boniface Twagirimana
Interim Vice President.
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13Sep